Turin

Photographie Thomas Pfirsch

Depuis le début des années 2000, dans un contexte de récession, de rigueur budgétaire et de décroissance démographique, Turin est devenue une ville touristique et une destination universitaire importante, avec l’objectif de devenir un haut lieu culturel.

Fondée sur un mélange d’incitations pro-marché, de projets-phares, d’infrastructures et d’équipements culturels, la politique urbaine turinoise chercher à renforcer les dynamiques de gentrification, et est à la recherche constante de nouveaux utilisateurs temporaires de la ville. Mais alors que de nouveaux campus universitaires, musées et quartiers d’art voient le jour et que toute la partie nord de la ville est revitalisée par les projets culturels, des squats et des ménages pauvres sont évincés. L’image de la ville construite par les nouveaux habitants, les médias locaux, et les articles de blogs occulte les inégalités croissantes produites par ces politiques.

Il ne s’agit là que de la phase la plus récente d’un processus plus ancien commencé lorsque Turin, au début des années 1990, a testé de nouveaux modèles de développement local après une longue période de désindustrialisation. La première phase de ce processus, qui a précédé les Jeux Olympiques d’hiver de 2006, a été marquée par des interventions politiques locales consensuelles et cohérentes. Mais une fois passé l’effet d’aubaine des jeux olympiques, et avec la crise financière de 2008, la ville est retombée dans une phase de crise et de conflits urbains. Face à cette crise durable, Turin mise sur les mobilités temporaires, et en particulier les touristes et les étudiants, dont la présence dans la ville est à la fois encouragée par les politiques publiques et facilitée par l’économie de plateforme.

Écrit par Giovanni Semi.

Notices de Turin

Aller en haut